Artisanat : Résultats 1er trimestre 2010

« Pas d’embellie, mais une amorce »


Confirmant les prévisions de son prédécesseur, le nouveau Président de la Confédération des artisans du bâtiment a annoncé prudence et vigilance pour l’activité en 2010, évoquant une baisse de 3%. « L’évolution est orientée à la baisse », a-t-il dit, même si l’on note un ralentissement de la dégradation. Il a également réaffirmé les positions de la CAPEB sur des sujets comme l’auto-entrepreneur ou la TVA à 5.5%. Détails.

Après une année 2009 qui s’est terminée à -7% pour le bâtiment et à -5.5% pour l’artisanat du bâtiment, l’activité du 1er trimestre 2010 reste conforme aux prévisions. Alors que le volume d’activité dans le bâtiment régresse de 8% sur un an, celui de l’artisanat du bâtiment affiche un repli à -6% au 1er trimestre 2010 comme en tendance annuelle (contre -4% sur la même période de 2009). Une baisse moins rapide qu’en 2009, qui laisse espérer une stabilisation, indique la Capeb.

Ainsi, dans le neuf, l’activité sur les trois premiers mois de l’année affiche une chute de 11%, un chiffre qui marque la stabilisation de la baisse puisque le 4e trimestre 2009 enregistrait une baisse de 11.5%. Le Président a, entre autres, expliqué cette baisse par les nombreuses mises en chantier initiées par les gros groupes de BTP, un secteur jusqu’ici prisé par les petites entreprises du bâtiment. Côté rénovation, les intempéries de cet hiver ont largement impacté les métiers de l’artisanat, notamment dans le neuf et touché autant le gros œuvre que le second œuvre. « C’est un paramètre de plus qui est venu s’ajouter à une situation déjà critique », a souligné le Président. Rappelant, en outre, que le 1er trimestre avait enregistré une baisse de l’activité de 2%, contre -3% sur le même trimestre de 2009.

« L’éclaircie n’est pas totale »

Concernant l’activité dans les entreprises, Patrick Liébus a estimé que la baisse touche indifféremment les petites comme les grandes entreprises artisanales, qui connaissent une atténuation de la dégradation de leurs plans de charge. Parmi les métiers les plus impactés, la maçonnerie affiche le plus fort repli, à -9.5% en volume en 2009, suivie du secteur de la menuiserie/serrurerie/électricité à -6%. La couverture/chauffage/plomberie enregistre une baisse de 4%, tandis que les métiers de l’aménagement/décoration/plâtrerie reculent à -2.5%. Du côté de la trésorerie des entreprises, « elles deviennent de plus en plus exsangues », a déclaré le Président.

Celles-ci ont notamment dû faire face à une hausse des matériaux, à des demandes des salariés de plus en plus exigeantes en termes de rémunération et surtout à la réduction des délais de paiement. A ce sujet, Patrick Liébus a réaffirmé la prise de position dès le départ de la Capeb, ce qui a conduit à amoindrir les incidences sur l’activité des artisans, qui restent néanmoins touchés puisqu’aucune obligation n’est imposée aux clients finaux en la matière.

Enfin, s’il prévoit une baisse de l’activité de 3% pour l’année 2010, le Président parle d’une stabilisation de la baisse pour le neuf qui est en train de frémir et d’un ralentissement de la baisse qui peut se percevoir dans la rénovation. « Mais malgré tout, on ne peut pas parler d’une embellie, mais d’amorce », a déclaré Patrick Liébus. Pour soutenir l’activité en 2010, avant une éventuelle reprise l’an prochain, le Président a rappelé l’importance du dynamisme et de la diversification des métiers de l’artisanat, notamment vers les secteurs du développement durable (photovoltaïque, éolien…). Il a également insisté sur la pérennité des mesures gouvernementales et l’accompagnement de l’Etat en matière de logement.

Cependant, une des mesures phares de la pérennité de l’artisanat réside, selon lui, surtout dans le maintien de la TVA à 5.5% dans le bâtiment, qui si elle n’est à ce jour pas remise en cause, ne doit pas disparaître après l’échéance de fin 2010. « Nous ne comprendrions pas comment cette mesure qui a créé des emplois pourrait disparaître », a estimé Patrick Liébus, qui préfère anticiper sur le sujet. « Il faudra qu’on nous l’annonce très vite ! », a-t-il martelé. Si le Président déplore la perte de 15.000 emplois l’an dernier, il précise toutefois qu’en 2010, « il y a une volonté d’embaucher très marquée ».

Source :
http://www.batiactu.com

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